Opinion – Féminicide : halte aux bourreaux de notre société !

Maurice se retrouve avec un nouveau cas de féminicide de trop. Vilasha Sooriah, âgée de 39 ans, domiciliée à Camp La Serpe, Moka, est la énième victime de violence conjugale répétitive. Elle a succombé sous les coups fatals de son bourreau de mari, Soovendra, lundi 13 novembre. Comme les autres victimes, elle a subi les pires atrocités : brûlures (“extensive burns”);côtes fracturées, visage tuméfié, œil au beurre noir, dents cassées, contusions… C’est abominable ! Violentée à maintes reprises ces derniers temps et battue à mort, le jour de la fête de Divali, Vilasha s’est éteinte dans le silence, dans son lit, loin des siens, le lendemain soir.

Ce meurtre ne pouvant être banalisé, mérite qu’on s’y attarde. En outre de nous interpeller, ce cas vient ranimer la flamme pour susciter une nouvelle prise de conscience sur la violence conjugale/domestique.

À la lumière des statistiques, il est établi que 2 388 cas de violence domestique, dont 961 hommes, ont été recensés en 2022. Au cours de la même année, 234 “Protection Orders” ont été servis à qui de droit. Au point où vont les choses, le Protection Order ne sert à rien. Plus d’une fois, nous avons noté que lorsqu’un bourreau décide de tuer, il le fait de sang-froid ou avec préméditation.

L’une des principales innovations du gouvernement est l’application mobile ‘LESPWAR’, lancée en décembre 2020 pour protéger les victimes de violence conjugale. Cette application permet aux victimes de violences sexistes d’entrer rapidement en contact avec les autorités par le biais d’un “panic button”.

À décembre 2022, un total de 3 636 personnes a téléchargé l’application et 2 000 demandes ont été reçues par le biais de l’application. Quelque 600 cas de violence domestique ont été signalés sur la ligne d’urgence 139 de l’Unité pour la Protection et le Bien-être de la Famille. Plusieurs centres d’assistance ont, également, été mis en place à des endroits stratégiques, à savoir Abercrombie, Phoenix, Rose-Hill et Souillac en vue de permettre aux femmes d’accéder aux services destinés à les protéger et à les autonomiser.

Mais, la violence conjugale continue. Le comble à Maurice, c’est qu’il y a une culture de peur, de frayeur, d’angoisse ou encore un quelconque complexe d’infériorité. Dans la majeure partie des cas, la victime retourne sous le toit conjugal, voire dans les griffes de l’agresseur. Il y a aussi, l’indifférence des parents, proches, voisins, amis… Avons-nous le droit de passer sous silence ces abominations.

Chaque année, le 25 novembre, la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes est observée. Ici, à Maurice, le Premier ministre, encadré de sa ministre de l’Égalité des genres, et du Bien-être de la Famille et d’autres personnalités, montent au créneau pour sensibiliser la population et lancer de sévères mises en garde aux agresseurs et bourreaux pour un changement d’attitude. Un programme de formation est destiné aux agresseurs ( “perpetrators”) de violence conjugale/domestique.

Mais, toujours est-il que la violence contre la femme continue. Malheureusement, certains fléaux : alcoolisme, drogue, autres substances illicites figurent parmi les facteurs déterminants de la violence conjugale. La société mauricienne est malade.

On aura beau décidé de venir de l’avant avec un programme de formation pour guérir et réhabiliter, les agresseurs, mais la situation va de mal en pis. Les victimes continuent à succomber sous les coups de leurs bourreaux.

Outre le durcissement la loi existante (augmentation des amendes, infliger de lourdes peines d’emprisonnement…), il s’avère nécessaire d’introduire une loi sur la féminicide.

Ceux trouvés coupables doivent être envoyés croupir en prison.

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