«Synthé…simik…batte dan latet…»: ces termes ne sont plus inconnus des Mauriciens. En effet, depuis son apparition en 2015, le phénomène de drogue de synthèse ne cesse de faire des ravages au sein de nombreuses familles. Comment en est-on arrivé à ce stade pour ne pas dire à un point irréversible. Désormais, la situation est devenue incontrôlable. Malgré les différentes mesures mises en œuvre par le gouvernement pour contrer ce fléau et l’engagement des ONG’s sur le terrain, les drogues synthétiques ne cesse de prendre de l’ampleur
Lors des examens en comité ( «Committee Supply»), à l’Assemblée nationale, le mercredi 23 juin, le député de la circonscription no 3, Adil Ameer Meea a demandé au ministre de la Santé des détails en ce qui concerne les dépenses pour la réhabilitation des consommateurs de drogue de synthèse. Dans sa réponse, le ministre de la Santé et du Bien-Etre, Kailesh Jagutpal a expliqué que Rs 8, 5 millions seront injectées pour la réhabilitation, dotation budgétaire que le député mauve a jugé insuffisante. Certains travailleurs sociaux, engagés au niveau de certains centres de réhabilitation osent se ranger du côté du Meea dans sa démarche.
Des telles prises de position suscitent des interrogations. On est en droit de se poser la question: jusqu’à quand le gouvernement dépensera-t-il de telles sommes alors que le trafic des drogues synthétiques se fait dans plusieurs régions et quartiers populaires du pays. Il est un fait que cet argent aurait pu être utilisé pour d’autres projets non lucratifs pour le bien commun.
Aussi, on se pose la question: où sont les pseudos défenseurs des toxicomanes. Pourquoi ne pas crever l’abcès plus tôt au lieu d’attendre que cela gangrène notre société. Les drogues synthétiques constituent non seulement un fléau social, mais un cercle vicieux, entraînant dans son sillage l’émergence des crimes organisés et des trafics illicites, menant très souvent vers la mort.
La société est-elle responsable de l’ampleur du problème? Est-ce que les parents, les familles, les aînés… voudraient-ils que les enfants puissent grandir, s’épanouir et vivre correctement dans la paix du cœur et de l’esprit ? D’ores et déjà, nous constatons que certaines choses sont pourries.
Compte tenu des méthodes des marchands de la mort et des moyens sophistiqués et autres astuces qui sont à leur disposition, force est de constater que certains centres de réhabilitation ont échoué dans leur travail. Ils doivent se sentir responsables vu la dégradation que prend ce phénomène. Au lieu de réclamer une hausse du budget en matière de réhabilitation, ils feraient mieux de revoir leur stratégie. Plus que jamais, les autorités devraient venir avec des mesures draconiennes pour éradiquer une fois pour toute le problème de la drogue de synthèse.
Au lieu de céder aux réclamations et débourser des sommes astronomiques pour la réhabilitation des consommateurs des drogues de synthèse, les pouvoirs publics doivent appeler à une révision de la gestion et du traitement de ce brûlant dossier. La drogue est un mal qui ne finira pas si nous restons de marbre. Pourquoi Adil Ameer Meea ne s’interroge-t-il pas sur les sommes dépensées pour les différentes opérations de saisies et les arrestations? Donc, cessez de chercher midi à 14 heures. Une fois pour toutes, mettons un terme à cette hypocrisie!
[Opinion] Drogues synthétiques : ne devrait-on pas s’attaquer à la racine du mal ?