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Sherry Singh : one and only bluffer?

Sherry Singh est de retour. Du moins, il s’est réveillé après un long sommeil de sept mois. Il a lancé une plateforme politique jeudi, où il parle de vision pour le pays. Mais il était bien seul sur sa plateforme, notre descendant de Maharajah. Une plateforme à la « Me, myself and I » pour notre politicien ou aspirant politicien (on ne sait pas trop bien lequel il est). Si d’aucun affirme que ce réveil serait dû au fait que l’ICAC s’intéresserait bientôt à lui – on cite le rapport de la firme américaine FTI Consulting – et qu’il essaie de se donner une légitimité politique pour tenter une parade, notre météorologue spécialiste en tsunamis, lui, semble isolé et dénué de soutien populaire. Vendredi, sur les ondes d’une radio privée, à la question d’un journaliste sur les membres de sa plateforme, un Sherry Singh fort embarrassé devait concéder qu’il n’avait qu’une petite équipe administrative autour de lui. C’est tout. Du « One Sherry » quoi !

Donc, notre aspirant politicien qui avoue sa méconnaissance de notre histoire politique – il ne pas savait pas que le Parti travailliste fêtait son anniversaire le jour du lancement de sa plateforme – serait doté d’un pouvoir de voyant. Il voit dans l’avenir. Il a des visions pour le pays. Mais ses visions ne seraient pas assez claires, si on croit ses affirmations, pour pouvoir constituer un programme politique. Il dit compter sur l’apport en idées et en soutien de la population pour peaufiner un programme électoral. Un peu tiré par les cheveux, tout ça. Limite amateur. 

On dirait même que ses quatorze points ou visions seraient un peu bâclés. Sept mois de réflexion pour des visions qu’un collégien aurait pu écrire en une heure ? Certains y ont vu une étrange ressemblance avec ce que la nouvelle application utilisant l’Intelligence artificielle, Chat GPT, aurait pu pondre en moins de cinq secondes. La tournure un peu enfantine et fade des visions, le fait que Sherry Singh affirme qu’il est toujours au stade de réflexion pour son programme politique, qu’il ne serait pas encore sûr et certain de ses idées, tout ça ne sonne pas professionnel. Il y a trop d’hésitations et d’incertitudes dans son discours politique. 

Pourquoi Sherry Singh se montre-t-il aussi confiant ? Pour quelles raisons crie-t-il sur tous les toits que Bruneau Laurette ne serait pas trempé dans des affaires louches ou dans le trafic de drogue ? Il affirme fréquenter l’activiste politique depuis pas mal de temps. Donc, les deux hommes se connaissent bien, y compris sur tous ce qu’ils entreprennent. Sherry Singh chercherait-il plutôt à ménager Bruneau Laurette, pour éviter que se dernier « napa tourn ledo ar li ek vir kont li » ? Aurait-il peur de ce que Bruneau Laurette pourrait raconter aux autorités si jamais l’activiste politicien se décide à tourner casaque ? On peut légitimement se poser ces questions. 

Entre-temps, le peuple doit garder foi en la justice. Le Directeur des poursuites publiques, fraichement nommé, a du pain sur la planche. Il fait du bon travail mais la population ne se rend pas bien compte que beaucoup de décisions reposent sur les frêles épaules du DPP, surtout concernant des enquêtes policières traitant des affaires de drogue. Oui, le Premier ministre, le gouvernement, la police sont activement engagés dans le combat contre la drogue. Mais le DPP aussi est au cœur de ce combat. On sait que le DPP compte faire appel à la décision du Tribunal de Moka d’accorder la remise en liberté provisoire de Bruneau Laurette.

Dans notre petit monde légal, où certains hommes de loi de Bruneau Laurette et le DPP se seraient sûrement croisés et liés au cours de leur parcours, gardons foi en ce que la justice soit ” carried out without fear or favour “. Pour rappel Gro Derek, pour ne pas le citer, dans une affaire de drogue, était resté en détention jusqu’à son jugement et personne n’a eu de problème avec cela. Le DPP doit avancer avec prudence car il lui faudrait veiller à ne pas faire de précédents. Ne serait-ce que pour soutenir le travail de tous ces enquêteurs et policiers qui triment et risque leur vie tous les jours sur les cas de drogue. Attendons voir.

Rien que pour le travail formidable effectué par les centaines de policiers, tous rangs confondus, activement engagés dans la lutte contre le trafic et l’usage de drogue, nous devons soutenir le DPP dans son travail. Ces policiers mettent leur vie en danger tous les jours pour contrer et anéantir les trafiquants de drogue. Ils préparent leur dossier et font leurs enquêtes selon les paramètres de la loi.

Et c’est au DPP que revient la décision d’aller de l’avant, ou pas, avec ces cas. Ce n’est pas parce que Sherry Singh dit que Bruneau Laurette est innocent de ce que la police lui reproche qu’on doit le croire sur parole. Laissons cela à la justice plutôt.

Sunil Gohin

CEO de Wazaa FM et d’Inside News

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