8 033, soit 50,9 % des élèves ayant pris part aux examens du School Certificate (SC) cuvée 2022, ne répondent pas aux critères de 5 “Credits” des instances de l’Education pour accéder en grade 12 ( Lower VI et Upper VI) résultant au Higher School Certificate (HSC). C’est ce que révèle un rapport du Mauritius Examination Syndicate (MES). A la lumière de ce document, seuls 7 441 élèves pourront être admis en grade 12. C’est grave!
Cet état de fait mérite qu’on s’y attarde pour une profonde réflexion, analyser les causes et trouver des solutions ou encore remédier à la situation. Alors que certains que certains pédagogues et professionnels de l’Education avancent l’argumentation que cette régression au niveau du taux de réussite aux examens du SC découle de l’influence du “peer group”, de l’environnement familial miné par des conflits, mésententes conjugales, démission de la responsabilité parentale, type de collèges, toujours est-il que ces 8 033 élèves sont responsables de leur sort. De ces chiffres, il y a 1 534 élèves ayant obtenu 4 “credits” qui n’arrivent pas à monter en grade 12.
Dans les années 60’, 70’, 80’,90’, ceux qui consacraient une bonne partie de leur temps libre à bouquiner, lire ( livres, journaux de la presse locale et étrangère, magazines…) pour parfaire leurs connaissances et rehausser leur niveau de français et de l’anglais, cela d’autant plus que les collèges, les mairies, les conseils de districts étaient dotés de bibliothèques. Plus tard, dans les années 90’ et 2000, des centres de lectures (CLAC) faisaient la fierté de certaines régions urbaines et rurales.
De nos jours, avec l’avènement de l’Internet, la lecture n’attire plus nos enfants et nos jeunes. Ces derniers se cantonnent à leurs smartphones, tablettes, laptop…favorisant ainsi le langage en abregé, les applications mobiles: tik-tok, télégram… Ils se pavanent à faire des selfies. Idem pour de nombreux élèves qui terminent leur cycle secondaire en HSC et l’université en fin de cycle tertiaire. Le niveau laisse à désirer, voire exécrable. Pour preuve, des 13 000 élèves qui prenaient part aux examens du HSC en 2013-2014, il n’en subsiste que 5 000 à la cuvée de 2022.
En dépit de ce qu’on leur dise en terme de conseils, d’encouragement, d’accompagnement, c’est comme quoi on s’adonne à un langage des sourds. Désormais, le dialogue parent-enfant est faible ou n’existe plus.
Face à cette situation, il ne faut pas baisser les bras. Il n’est pas question pour le ministère de l’Education de revoir les critères de “Credits”, voire baisser le niveau. Comme c’était le cas dans un passé pas trop lointain, des mesures doivent être être prises pour permettre aux détenteurs de 4 “Credits” de poursuivre leurs études au niveau de GCE A Level. Des perspectives existent pour aider ceux qui ne satisfont pas les critères de 5 “Credits” de poursuivre leurs parcours scolaires et de réaliser leurs rêves. Il y a la filière polytechnique laquelle leur pourrait être salutaire en vue de se faire une place au soleil.
Outre, Polytechnics Mauritius qui offre une panoplie de programmes de formation, il y a le High-Tech qui est disponible pour aider des élèves et des autres jeunes à répondre à leurs aspirations. A ce chapitre, il y a l’Education Catholique qui envisage de convertir le collège de St Gabriel, à Sainte-Croix, en polytechnique. Cela relève d’une louable initiative.
Le monde étant déjà un village global, certains des élèves qui n’arrivent pas à poursuivre leurs études à l’étranger: Allemagne, Singapour, Canada, Corée du Sud… Ils ont l’oppotunité d’obtenir des diplomes en Big Data, cybercriminalité…
Il est souhaitable que les tous les partenaires de l’Education conjuguent leurs offorts pour ramener la masse estudiantine: écoliers, élèves, collégiens et étudiants vers la lecture. Le secret de la réussite, c’est de lire, lire, sans jamais cesser de lire…
Opinion – Education : si on parle du secret de la réussite…