Education : une responsabilité citoyenne

Les résultats du School Certificate, cuvée 2022, sont connus depuis hier, mercredi. Ceux du Higher School Certificate le seront le 10 février. Avec ces résultats qui sanctionnent les examens de fin d’études secondaires viennent inévitablement les questions que beaucoup se posent, année après année, sur la finalité de l’éducation académique et formelle dans notre vie. Devant des résultats qui ne plaisent pas, nous avons souvent tendance à jeter le blâme sur ceux que nous pensons responsables du désastre : les élèves, les profs, l’administration scolaire et son environnement, le ministère de l’Education ou encore le gouvernement. Mais on oublie une chose importante : l’éducation est une affaire qui nous concerne tous, sans distinction aucune. Y compris les parents et la société en général. C’est une responsabilité citoyenne.

Dès aujourd’hui, les statistiques du SC seront analysés et certains vont distribuer les blâmes à droite et à gauche. Ceux qui n’auront pas obtenu les fameux cinq « credits », condition sine qua non pour pouvoir continuer leur scolarité et accéder en Grade 12, vont devoir soit redoubler la Grade 11 (et repasser le SC fin 2023), soit quitter le collège pour poursuivre une filière professionnelle ou technique, soit aller grossir les rangs de ceux qui intègrent le monde du travail, ou encore se tourner vers des collèges privés payants pour retenter leur chance au School Certificate.

L’éducation publique mauricienne est basée en grande partie sur un système d’examens. A chaque étape de la vie de l’enfant, dès son entrée en pré-primaire, en passant par le primaire, pour ensuite aller vers le secondaire et l’université (pour ceux qui arrivent à réaliser les minima), il y a un ou plusieurs examens qui sanctionnent le niveau d’apprentissage atteint. Le problème avec ce système c’est qu’il s’adresse à l’ensemble des élèves, sans distinction aucune. Mais comme tous les élèves n’ont pas le même niveau de connaissance et de maîtrise pédagogique, certains prennent du retard, d’autres échouent et finissent par laisser tomber.

Il serait temps de comprendre que l’île Maurice de cette troisième décennie du 21e siècle a besoin de tous ses cerveaux et de tous ses bras pour continuer d’avancer sur tous les plans. Nous ne devons plus courir le risque de laisser nos meilleurs cerveaux fuir le pays pour d’autres contrées plus attrayantes ou ne pas récupérer et encadrer ceux qui pour des raisons multiples n’arrivent pas à suivre le système éducatif établi. D’où l’importance d’une prise de conscience collective.

Les premières étapes de l’éducation commencent à la maison, avec les parents et la famille. C’est une phase cruciale du développement de l’enfant. Un processus que beaucoup de parents bâclent de nos jours, pour diverses raisons. Et cela retombe sur le dos des profs, qui n’ont pas vraiment le temps pour revoir l’éducation informelle qu’aurait dû recevoir ces enfants à la maison. Résultat : des élèves qui ne sont pas fonctionnels en société et qui n’ont pas reçu les codes sociaux adéquats (bonnes manières, respect, savoir écouter et réfléchir, travailler en autonomie, être sensibles aux émotions, faire preuve d’empathie, pouvoir débattre de manière saine et intelligente, savoir parler en public, etc.).

C’est pourquoi il serait bon que les parents comprennent que pour que leurs enfants réussissent, il leur faut consolider le triangle relationnel parent-élève-enseignant. Tout comme les profs prennent leurs responsabilités, parents et élèves doivent eux-aussi assumer les leurs. Il ne faut plus jeter le blâme d’un mauvais résultat uniquement sur le dos du prof ou du système éducatif. Ce système n’est pas parfait mais il ne tient qu’à la collaboration de tous les acteurs du monde éducatif pour le faire marcher de façon convenable. L’avenir du pays en dépend.

Sunil Gohin

CEO de Wazaa FM et d’Inside News

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