«Notre objectif est de faire en sorte que Maurice continue de figurer parmi les centres financiers régionaux et internationaux les plus résilients et les plus prisés par les investisseurs, les opérateurs, les institutions financières et les grandes fortunes» propos de Renganaden Padayachy, ministre des finances, de la planification économique et du développement, lors de son intervention sur le Securities Bill, à l’Assemblée Nationale, hier, mercredi 30 juin.
«Alors que nous sommes pleinement engagés dans le processus de transformation du secteur, la juridiction possède toutes les cartes en main pour faire fructifier son statut d’International Centre of Finance», a-t-il ajouté. Il a souligné qu’un cadre réglementaire adapté, une bonne gouvernance et une promotion de l’innovation constituent des atouts majeurs que ce projet de loi ne fera que renforcer.
Ce projet de loi témoigne une fois de plus de l’engagement de ce gouvernement, sous le leadership de Pravind Jugnauth, à «améliorer en permanence le cadre juridique qui régit notre secteur des services financiers et son efficacité», a -t-il indiqué. Cela afin que la juridiction mauricienne soit en conformité avec les meilleures pratiques internationales.
«Il a été et reste un moteur de croissance pour notre économie. Les chiffres en sont la preuve irréfutable. Pour l’année 2020, il a contribué à 13 % de notre PIB et a connu une croissance de 1,1 %. L’un des seuls secteurs de l’économie mauricienne à avoir cru en pleine pandémie», a maintenu le ministre des Finances. «Tout en continuant à élargir notre offre, nous nous efforçons également de renforcer la résilience du secteur», a-t-il ajouté.
Le point de départ de cette stratégie, a-t-il indiqué, revient à veiller à ce que le cadre législatif en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme à Maurice soit en ligne avec les préconisations faites au niveau mondial.
Le ministre Padayachy a maintenu que Maurice, en tant que centre financier international, ne s’arrêtera pas en si bon chemin. «Nous continuerons de faire évoluer notre cadre juridique et surtout de nous assurer de sa mise en œuvre afin de combattre, efficacement et sans relâche, le crime financier», a renchéri Renganaden Padayachy.
De ce fait, il a fait remarquer que c’est dans cette perspective qu’il a énoncé une série de mesures dans la présentation du Budget 2021-2022, notamment, la création d’une Financial Crime Commission; l’introduction d’un nouveau corpus législatif au travers de la Bank of Mauritius Act et Banking Act, ainsi que de l’octroi d’une force de loi au Core Group on AML/CFT dans le cadre de la FIAMLA.
Rappelant que la Securities Act a initialement été introduite en 2005 pour remplacer la Stock Exchange Act de 1998, le ministre Padayachy a affirmé que l’objectif derrière l’introduction de cette loi était de développer les services financiers dans le pays tout en mettant en place la structure de réglementation et de supervision appropriée.
Aujourd’hui, afin de s’adapter à un paysage réglementaire en constante évolution ainsi que de lutter contre des risques divers et croissants, il est nécessaire de repenser la Securities Act, a-t-il soutenu.
Ce faisant, les amendements apportés à la Securities Act favoriseront l’innovation dans le secteur et permettront l’entrée de nouveaux acteurs sur le marché.
Cet aspect, a maintenu Renganaden Padayachy, est fondamental d’une part, pour la croissance du secteur des services financiers en elle-même et de d’autre et surtout, pour que cette industrie continue à soutenir le développement économique de Maurice.
De ce fait, le ministre Padayachy a paraphrasé, Michael Porter, économiste et professeur à l’Université d’Harvard: « L’innovation est la clé de la prospérité économique. »
Il a soutenu que les amendements proposés permettront également aux entités commerciales internationales d’offrir des titres sur le marché local. Donc, il s’agit donc de promouvoir notre centre financier comme une destination attractive pour les acteurs internationaux.
«Nous pensons que ces opérateurs internationaux ont la propension à consolider non seulement notre position en tant que juridiction de levée de capitaux mais également à induire un niveau supérieur et sain de concurrence sur notre marché des capitaux», a déclaré le ministre Padayachy.
Selon lui, ce projet de loi prévoit en outre la reconnaissance automatique des fonds étrangers dans les bourses de valeurs mobilières de Maurice. «Ce progrès rendra moins coûteux pour les fonds étrangers d’être cotés sur nos marchés de valeurs mobilières», a-t-il soutenu.
Une autre proposition clé de ce projet de loi, a indiqué le ministre des Finances, est l’ouverture de marchés de valeurs mobilières du pays à davantage d’émetteurs locaux et internationaux.
Dans cette même perspective d’ouverture, le projet de loi prévoit les amendements nécessaires afin d’encourager la participation d’intermédiaires régionaux et internationaux à Maurice. «De ce fait, nous créerons un marché plus compétitif pour les fonds étrangers à coter à Maurice», a-t-il dit.
Les actifs virtuels, les FinTech, la gestion d’actifs et de fonds ainsi que les Family Offices sont quelques-uns des segments du secteur des services financiers…
Rappelant que Maurice est réputé comme étant un pays précurseur dans la région, le ministre des Finances a déclaré que classement du pays dans l’Ease of Doing Business de la Banque Mondiale en atteste.
«Je rappelle que Maurice s’est hissé au 13ème rang mondial et au 1er rang régional. Notre ambition ne s’arrête pas là. Nous visons une entrée dans le Top 10 du classement, et nous y parviendrons», a maintenue Renganaden Padayachy.
Padayachy: «Que Maurice continue de figurer parmi les centres financiers régionaux et internationaux»