𝐿𝑎 𝑐𝑟𝑖𝑠𝑒 𝑐𝑙𝑖𝑚𝑎𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑐ℎ𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑙𝑒𝑠 𝑝𝑟𝑖𝑛𝑐𝑖𝑝𝑎𝑢𝑥 𝑝𝑟𝑒́𝑑𝑎𝑡𝑒𝑢𝑟𝑠 𝑑𝑒 𝑙𝑒𝑢𝑟𝑠 ℎ𝑎𝑏𝑖𝑡𝑎𝑡𝑠 𝑒𝑡 𝑚𝑒𝑛𝑎𝑐𝑒 𝑢𝑛 𝑒́𝑐𝑜𝑠𝑦𝑠𝑡𝑒̀𝑚𝑒 𝑑𝑒́𝑗𝑎̀ 𝑓𝑟𝑎𝑔𝑖𝑙𝑖𝑠𝑒́.
L’archipel des Chagos fait couler beaucoup d’encre. Après les Chagossiens qui avaient ét déracinés de leurs îles natales entre 1965 et 1970, désormais, c’est au tour des requins qui s’enfuient de leurs habitats naturels. Les requins désertent les récifs coralliens alors que la crise climatique continue de réchauffer les océans, ont découvert des scientifiques de l’Université de Lancaster, rapporte The Guardian dans son édition du 9 septembre.
Cette situation est susceptible de nuire aux requins, qui sont déjà en voie de disparition, et leur absence pourrait avoir de graves conséquences pour les récifs, qui sont également en difficulté, voire fragilisés. Les requins des récifs constituent un élément clé des écosystèmes très diversifiés et délicats, qui pourraient devenir dangereusement déséquilibrés sans eux.
Les chercheurs, rapportent The Guardian, ont marqué et suivi plus de 120 requins gris évoluant sur les récifs coralliens isolés de l’archipel des Chagos, dans le centre de l’océan Indien, de 2013 à 2020. À mesure que les récifs sont devenus plus stressés, plus particulièrement pendant le grand événement phénomène El Niño de 2015-2016, les requins y ont passé beaucoup moins de temps. Ils n’ont pas réussi à revenir à leurs habitats durant 16 mois après un événement de stress.
Toutefois, selon les scientifiques, les requins ont en fait passé plus de temps sur une minorité de récifs coralliens. Ces récifs étaient plus sains et plus résistants, en raison de facteurs, tels que l’éradication des rats invasifs et des populations plus importantes d’oiseaux, qui contribuent à fertiliser le récif. Les chercheurs ont affirmé que cela démontre qu’une meilleure protection des récifs coralliens contre les dommages causés par l’homme pourrait aider les requins à rester sur leurs récifs d’origine.
Les requins sont des animaux à sang-froid et leur température corporelle est liée à la température de l’eau. « S’il fait trop chaud, ils vont devoir déménager », a déclaré le Dr David Jacoby, professeur de zoologie à l’université de Lancaster et responsable du projet de recherche. « Nous pensons que beaucoup choisissent de se déplacer vers des eaux plus profondes et plus fraîches au large, ce qui est inquiétant. Certains requins disparaissaient complètement du récif pendant de longues périodes” dit-il avant d’ajouter : « Les requins de récifs sont déjà absents de près de 20 % des récifs coralliens à l’échelle mondiale, en partie à cause de la surpêche, et cette nouvelle découverte a le potentiel d’exacerber ces tendances. »
Il est soutenu que les récifs coralliens tropicaux sont des écosystèmes spectaculaires et incroyablement riches en biodiversité, qui abritent 25% de tous les poissons marins, et ils sont gravement endommagés par le réchauffement des eaux océaniques, la surpêche et la pollution. Selon les scientifiques, la grande majorité pourrait disparaître si le réchauffement climatique atteint 2 °C et la plupart d’entre eux devraient souffrir de graves épisodes de blanchissement chaque année d’ici au milieu du siècle, même si les engagements de l’accord de Paris sur le changement climatique sont respectés.
Les requins gris de récifs étudiés dans le cadre de la recherche passent la majeure partie de la journée sur leurs récifs d’origine, à socialiser, à s’abriter des requins de haute mer plus gros et à manger des poissons de récifs. L’étude, publiée dans la revue Communications Biology, a utilisé des balises pour suivre 120 requins, produisant plus de 700 000 points de données.
Ces données ont été combinées avec des données satellites qui ont enregistré neuf mesures différentes du stress environnemental sur les récifs, les plus importantes étant la température de la surface de la mer et les schémas de vent et de courant.
