Dans un élan de solidarité et d’une démarche citoyenne pour rebâtir l’Ile Maurice, Petit État Insulaire (PEI), durement touchée par le cyclone Belal et les pluies diluviennes qui y étaient associées, des décisions draconiennes s’avèrent nécessaires. Cela d’autant plus que Belal a laissé derrière lui, un lourd bilan : deux morts, 300 véhicules endommagés par les inondations, 47 000 familles privées d’électricité, coupures d’eau et autres dégâts matériels et psychologiques.
Par conséquent, les décisions fermes qui devraient être prises se situent à plusieurs niveaux. La capitale, Port-Louis étant dans une cuvette, entourée de la rade et ceinturée d’une chaîne de montagnes ( Signaux, Pouce, Pieter Both…), les “Storm Drains”, notamment Ruisseau du Pouce, Canal Anglais, Canal Dayot, ainsi que la rivière Lataniers et les autres cours d’eau doivent se libérer de toutes les constructions et les obstructions. Par exemple, les recommandations du rapport Domah, suite aux pluies diluviennes et inondations de 2013, par rapport au Ruisseau du Pouce, doivent être appliquées “in toto.”
Comment expliquer qu’une certaine partie du Ruisseau du Pouce (locaux d’un fast food, espace parking d’une firme privée) et l’embouchure de ce ruisseau à la hauteur du Caudan Waterfront n’ont pas été libérées jusqu’ici? Comment expliquer les obstructions et l’envasement du Canal Dayot; l’entassement des déchets dans le Canal Anglais et dans la rivière Lataniers, ainsi que l’envasement de l’ensemble des ruisseaux et canaux de la capitale. Ce n’est pas pour rien que François Mahé de Labourdonnais en tant que gouverneur de Maurice (ancienne Isle de France) avait fait aménager tous ces “Storms Drains” et drains naturels, susmentionnés, ainsi que d’autres à travers le pays.
Suite au passage de Belal, il est établi que 18 régions ont été sérieusement affectées : Triolet (route royale, Shivala Road…), Morcellement St André, Flacq, Riche-Terre (Cité Roma), Arsenal, Pamplemousses, Bambous, Souillac, Rivière-des-Anguilles, Tyack, Mahébourg, Bel Ombre, Tamarin… Il nous revient que le vrai problème dans ces régions découle du fait que des “Storm Drains” et des drains naturels ont été supprimés à des fins de construction de maisons et de morcellements. Par conséquent, les eaux pluviales dévalent directement sur les routes et dans les cours des gens.
On se souvient encore qu’à la suite des inondations de 2013, Anil Baichoo, alors ministre des Infrastructures d’alors avait commandité un rapport sur les vraies raisons des inondations. Jusqu’à aujourd’hui, plus de 10 ans se sont écoulés : niet. Rien n’a été déposé sur la table comme recommandation. Qu’est-il advenu de ce rapport ? Dort-il dans un tiroir ?
D’ores et déjà, on doit rouvrir tous les “Storm Drains” et drains naturels, ainsi que les ruisseaux et les autres cours d’eau. De même, les embouchures des rivières doivent être élargies et entretenues régulièrement. À ce chapitre, on peut citer comme exemples que les “Storm Drains”, aménagés dans des zones inondables dans certaines régions, telles que Fond-du-Sac, Cottage, Petite Julie, Péreybère, Pamplemousses…ont pu contenir les eaux pluviales.
Aussi, il y a la responsabilité des citoyens. Les citadins des cinq villes et les citoyens mauriciens dans l’ensemble sont appelés à changer leurs attitudes et mentalité, caractérisées par l’incivisme et l’esprit de “je m’en foutisme.” Certains continuent à déverser leurs déchets (lits, vieux matelas, tables et chaises cassées, pneus usagés, machines à laver, réfrigérateurs…) dans les rivières et terrains en friches.
Plus que jamais, l’effectif de la Police de l’Environnement et les autres Enforcement Agencies doivent redoubler d’efforts pour sévir contre les contrevenants.