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Opinion: Entre proposition indécente et compensation sociale

Quelque 460 000 salariés, soit 350 000 du secteur privé et 110 000 du secteur public bénéficieront d’une compensation salariale de Rs 1 500 à Rs 2 000 à partir de janvier 2024. Parallèlement, le gouvernement a pris une sage décision d’augmenter le salaire minimum (“Minimum Wage”) à Rs 15 000. S’ajoute à cela, l’allocation de revenu CSG mensuelle de Rs 2 000 pour tous les salariés touchant jusqu’à Rs 25 000 – ramenant le salaire minimal à Rs 17 000 – et de Rs 1 000 pour ceux percevant plus de Rs 25 000 jusqu’à Rs 50 000.

De ce fait, avec la compensation salariale de Rs 1 500 indexée, le salaire minimum passera à Rs 18 500 à partir de janvier 2024. Cela sans compter, la mesure prise par le gouvernement, le coût des compensations salariales pour soutenir les entreprises qui sont confrontées à des difficultés pour maintenir leur capacité de production. Cela relève des mesures socialistes bien calculées, bien pensées et réfléchies du gouvernement de Lalians Morisien, sous la férule de Pravind Jugnauth.

Alors que les centrales syndicales, l’un des partenaires sociaux, accueillent favorablement cette hausse salariale à l’unanimité, tel n’est pas le cas pour le patronat, plus précisément Business Mauritius. Outre, une proposition indécente pour l’octroi d’une compensation salariale de Rs 900, les principaux responsables de Business Mauritius ont vite quitté la table de la commission tripartite au Vaghjee Hall, jeudi 7 décembre, au moment que le ministre des Finances, Renganaden Padayachy s’apprêtait à commencer sa conférence de presse. C’est honteux ! C’est irrespectueux à l’égard du gouvernement, des institutions et des autres partenaires sociaux. Intervenant sur une radio privée, à la fin de la semaine dernière, le Chief Operating Officer de Business Mauritius, a évoqué un éventuel gel de salaires, un argument qui s’apparente à du chantage !

Or, nous savons très bien que des Rs 24 milliards, accordées aux grosses entreprises, comme mesures palliatives et de relance par la Mauritius Investment Corporation (MIC), suite à l’épidémie de Covid-19, Rs 22 milliards ont été “write-off”. Cette fois, c’est avec raison qu’Ashok Subron, négociateur de quatre centrales syndicales, s’oppose à une éventuelle subvention des salaires des travailleurs étrangers, engagées au sein de certaines entreprises mauriciennes. Les entrepreneurs qui emploient de la main-d’œuvre étrangère doivent assurer les salaires. De nos jours, c’est devenu presque une mode, où des entreprises ne veulent plus payer la taxe. Certaines attitudes et mentalités doivent changer.

Entre la proposition indécente, du patronat et la compensation sociale, les salariés de ce pays optent pour une compensation qui permet de rétablir leur pouvoir d’achat qui ne cesse d’éroder au cours de ces dernières années.

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